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Recueil des versions courtes et originales
1989-2022

& 10 textes inédits

disponible sur thebookedition.com

EXTRAIT

 

TU BRÛLAIS ENCORE

 

Je vis là où l'été semble
Ne jamais disparaître tout à fait.
Là où le ciel, la mer et les pins
Figent une poésie lente et immuable.
Là où le temps pose
Comme partout ailleurs ses rides
Mais passe aux héritiers la mélancolie
Et le charme qui naissent
D'un soleil omniprésent
A chaque heure de nos jours.

Je vis au cœur de ces villes, de ces ruelles,
Au cœur de ces châteaux, de ces jardins,
L'impression étrange et lumineuse
D'être étourdi par une saison unique,
Par le cours immobile d'un été sans fin.

Dans ce calme attaché à refroidir mes veines,

Ta violence surgit comme un orage soudain

Et me rappelle qu'il n'y a que les hivers

Et les tempêtes qui font les marins.

Sous la pluie glacée,

Dans le retour des brumes de ma fumée,

Dans ce qu'il reste

De ce que nous voulions arracher,

Les mots cinglent, réveillent et percutent.

Il n'y a jamais d'ivresse du repos

Sans avoir affronté quelques luttes.

Tu courais peut-être lorsque je me suis couché.

Tu rougissais sans doute lorsque j'ai pâli.

Tu brûlais encore lorsque je me suis éteint.

Je vivais l'impression étrange et lumineuse

D'être étourdi par le cours d'un été sans fin.

Et tes mots comme une gifle ont cinglé mon visage

Comme cette nuit-là le revers de ta main.

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